L’édito du mois de décembre

Noël : Paix aux hommes que Dieu aime !

Sur RCF, j’ai entendu quelque chose de très touchant. Il s’agit d’un jeune père de famille endeuillé et plongé dans une peine immense, suite aux attentats du 13 novembre en France. Sur TWITTER, il a publié ce bref communiqué disant ceci : « Vous avez pris celle que j’aime, la femme de ma vie, mon épouse, la mère de mon enfant de 18 mois. Mais, vous n’aurez pas ma haine ! » Je ne sais pas si cet homme est chrétien, mais son message est en parfaite consonance avec l’Evangile et l’Année jubilaire de la Miséricorde qui se déroule du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016. Vous trouverez dans ce bulletin quelques morceaux choisis du Pape François sur ce sujet.

 

Porter un regard d’espérance.

 

Noël 2015 approche. Mettons à profit ce temps de l’AVENT qui est une période d’attente, de préparation des cœurs et de conversion, et regardons les réalités en face. N’avons-nous pas notre part de responsabilité, même à petite échelle, quant aux formes sociales, politiques et religieuses déplorables que prend notre terre ? Dans un attachement au Christ, savons-nous porter une regard d’espérance nous permettant de discerner le bon grain qui est mêlé à l’ivraie du monde ?

 

Comment rompre l’enchaînement de la violence ?

 

C’est vrai, en voyant l’actualité, sous bien des aspects nous pouvons dire qu’il y a péril en la demeure. Réagissant aux actes terroristes, une jeune collégienne en équipe d’Aumônerie à Landivy s’exprimait avec simplicité et vérité en affirmant : « Si la violence existe, c’est parce que les hommes sont stupides ». Mais alors, comment rompre l’enchaînement de la violence ? Voici deux manières de répondre à cette interrogation.

 

  1. Ne pas rejeter indûment la responsabilité de la violence terroriste .

 

Ne rejetons pas la responsabilité des faits tragiques sur toute une population. Car en fait, les personnes de confession musulmane, en France particulièrement, attendent des chrétiens de la bienveillance et du dialogue. Dans ce sens, quelques lignes de l’enseignement de l’Eglise dans le Concile Vatican II (19621965) viennent nous éclairer: « L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes… Même si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le saint Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, le justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté (Décret Nostra Aetate § 3).»

 

  1. Puiser la fraternité en Jésus, le Prince de Paix.

 

Puisons la fraternité en Jésus le Prince de Paix. Il nous donne l’Evangile qui démasque la violence, la chasse par le pardon et nous appelle même à aimer nos ennemis. Ne vivons pas repliés sur nous-mêmes, que notre charité reflète la tendresse de Dieu pour notre prochain, en particulier pour les personnes dans des situations de vie difficiles. Puis par la prière, l’Evangile et les sacrements, restons fidèlement attachés au Seigneur Jésus. Soyons continuellement des artisans de la paix ! Que sans cesse l’Esprit Saint nous apprenne à aimer très concrètement : à donner, à offrir, à partager, à accueillir, à dialoguer, à pardonner, à aider, à visiter, à consoler. C’est ça l’esprit de Noël !

 

Belle et sainte de Noël à vous !

 

Père Jean-Marie VERON