L’édito du mois de mars

Carême

En ce Carême 2016, réfléchissons de plus près à la question des réfugiés.

J’ai gardé en mémoire cette réflexion tout à fait logique et légitime que m’adressait un couple de paroissiens en sortant de l’église un dimanche : « Vous avez parlé des réfugiés dans votre homélie, c’est bien. Mais nous, qu’est-ce qu’on peut faire ? Prier pour eux et donner de l’argent, autrement, nous n’y pouvons rien ».

Quitter son pays parce qu’on est directement menacé d’y être tué, c’est très difficile. Etre obligé de tout laisser y compris des proches qui ne peuvent pas partir et fuir en ignorant s’il sera possible de revenir un jour, sans savoir non plus où aller s’installer, c’est très difficile. Vivre durant des mois dans une grande précarité avec des risques divers dans un camp de réfugiés, c’est très difficile. Telle est la situation de milliers de gens face à laquelle nous ne saurions rester indifférents.

Le 7 septembre 2015, en répercutant un appel du Pape François notre évêque disait : La situation est tragique. Nous faisons face à un afflux de réfugiés d’une ampleur jamais égalée depuis 60 ans. » En Mayenne, plusieurs communes ont décidé de mettre en place un accueil pour quelques réfugiés. Leurs actions se veulent nécessairement durables, ce qui ne signifie pas pérennes au sens où l’on aurait tort d’écarter d’emblée l’espoir d’un retour au pays dans des conditions dignes. Puis, des particuliers s’engagent à agir dans le même sens, en faisant en sorte que leurs actions d’hospitalité viennent en complément du dispositif national coordonné par les pouvoirs publics, mais en aucun cas en substitution ni en dispositif parallèle. Tout doit être mûrement réfléchi. C’est ainsi que notre paroisse et le sanctuaire de PONTMAIN apportent leur soutien aux deux ménages de notre secteur qui préparent l’arrivée de deux jeunes familles de chrétiens d’Irak. Vous lirez dans ce bulletin une première présentation de cette double initiative.

Le Secours Catholique et d’autres organismes caritatifs, confessionnels ou non, viennent en aide aux réfugiés, ce n’est pas un travail « hors sol » mais au contraire il s’agit d’une œuvre collective. Partout où elle prend forme, elle a besoin de l’attention et l’aide des gens et des paroisses. C’est un maillage humain qui la fera devenir solide. C’est notre bienveillance et notre générosité qui feront que l’accueil pratiqué soit inconditionnel en rejetant toute forme de discrimination basée sur la confession, la nationalité ou l’origine. Mgr Thierry Scherrer disait aussi : « L’émotion nous fait réagir dans l’instant, notre amour du frère nous invite à l’accompagner tant qu’il ne se tient pas debout seul. »

Aussi, pour nous ouvrir à cette réalité des réfugiés, pour aller davantage au fond des choses en restant sur du concret, la soirée de rencontre et de partage autour d’un « bol de riz » le vendredi 11 mars sera animée par des témoignages et de la vidéo. Elle donnera lieu à des échanges et apportera un certain nombre d’éléments pour répondre à des questions que les uns et les autres nous pouvons avoir. Nous la voulons intergénérationnelle et ouverte à tous. Et bien sûr, elle fera place à un temps de prière. La participation financière est fixée sur une base de 7 € par adulte et 3.50 € pour les enfants de moins de 12 ans ; la discrétion sera garantie puisqu’il suffira de glisser votre don dans une boîte. Les personnes qui ne pourront pas venir et qui souhaiteront verser leur contribution à cette action de Carême auront toute liberté pour le faire. Nous leur proposons de mettre leur offrande sous enveloppe en écrivant dessus « paroisse Notre Dame de PONTMAIN – bol de riz. » Venez nombreux au « bol de riz » paroissial !

Dès le soir du Jeudi saint, le 24 mars, au cours de la messe de la Cène du Seigneur, à 19h à Fougerolles du Plessis, nous apporterons à l’autel les collectes de Carême, celle du Secours Catholique recueillie lors du repas de solidarité du 14 février, et celle du « bol de riz » paroissial destinée à soutenir l’accueil des deux familles irakiennes. Le Vendredi saint, en vénérant la Croix du Seigneur, nous nous unirons à nos frères et sœurs qui chez nous sont touchés par des épreuves et difficultés diverses, aux personnes confrontées à la grande pauvreté voire à la misère, et aux victimes des injustices, violences et persécutions à travers le monde. Puis, la solennité de la Résurrection du Seigneur à Pâques nous entraînera à nouveau sur des chemins d’espérance où le péché et le mal sont vaincus par l’Amour.

  1. Jean-Marie VERON