L’édito du mois de septembre

De juin à septembre, la lumière brille.

 

Au début de l’été, des cierges ont été allumés avant les examens ou le passage du permis de conduire, ou pour déposer dans la prière une autre demande spécifique. Le moment venu, il  faut aussi penser à dire merci, à chanter le Magnificat avec la Vierge Marie.

 

Au cours des Journées Mondiales de la Jeunesse, des cierges tenus par environ deux millions de jeunes ont témoigné de la ferveur de la foi. Il fallait voir la vidéo de cette magnifique soirée du 16 juillet avec le Pape François au Campus Misericordiae à Cracovie : chorégraphies et témoignages, enseignements, adoration eucharistique, prière silencieuse, chants et musiques.

 

Au cœur des jours endeuillés par les évènements tragiques de Nice le 14 juillet et St Etienne du Rouvray le 26 juillet, quantité de petites lumières ont été allumées. Elles sont porteuses de messages tels que la compassion, la fraternité, l’espérance d’un autre monde, la prière. Elles signifient l’engagement de tout un chacun à œuvrer pour le respect, la justice et la paix.

 

Au cœur des célébrations mariales pour la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, paroissiens et pèlerins du 15 août ont honoré la Sainte Mère de Dieu. Grottes de Lourdes, chapelles, églises, petits et grands sanctuaires se sont illuminés d’abord grâce aux liturgies mises en œuvre, puis au moyen de ces petits cierges. Sans doute une façon se tenir tout près de Marie, elle qui nous comprend, veille sur nous, nous accompagne et qui est élevée dans la gloire du ciel.

 

Aux jours de septembre, en période de la rentrée et de la reprise des activités, les cierges continuent de porter dans la prière, des projets, des besoins, des intentions particulières. Leur flamme prolonge comme un dialogue silencieux avec le Seigneur Jésus. N’est-il pas l’astre d’en-haut venu nous visiter, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas aux chemins de la paix ! » (Cantique de Zacharie, Luc 1).

 

Au long de l’année, en traversant été, automne, hiver et printemps, la lumière brille.

 

Allumer un cierge, c’est se mettre en présence de la lumière baptismale, celle de Jésus Christ victorieux du péché et de la mort, qui établit sa demeure dans notre condition humaine. « Brûler un cierge, c’est une manière simple, pas simpliste du tout, d’exercer sa vocation de « prêtre » reçue au baptême. On rend grâce à Dieu parce qu’il est Dieu, on prie pour bien plus que soi ; on n’enferme pas le Seigneur dans l’étroitesse de notre univers individuel. Même tout seul, on est alors la voix de l’Eglise en prière « pour la gloire de Dieu et le salut du monde », écrit le Père Pierre Calimé, du diocèse d’Autun, mentionnant là le sacerdoce commun des baptisés.

 

Allumer un cierge, c’est se remettre en face de la mission qui incombe à tout baptisé. C’est celle de faire rayonner dans sa vie, autour de soi, la flamme de la foi, de l’espérance et de la charité. Ne sommes-nous pas « des disciples-missionnaires », selon l’expression chère au Pape François. « Que votre lumière brille devant les hommes ! », dit Jésus à ses disciples (Mathieu 5, 13-16). Mais un peu plus loin, il leur donne cette recommandation : « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux ; sinon, vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux » (Mathieu 6, 1). N’y aurait-il pas là contradiction ? Certes pas ! Car il s’agit de laisser passer sa Lumière à travers nous pour le bénéfice du plus grand nombre. L’imperfection de l’outil que nous sommes laisse transparaître davantage la gloire de l’Artisan qui l’utilise. Et le messager doit s’effacer pour livrer le message. Alors, tout au long de l’année, il faut alimenter la flamme de notre flambeau, en puisant à la source qu’est le Christ, en Eglise. Lumière qui ne se puise, s’épuise.

Père Jean-Marie VERON