L’édito du mois de juin

L’Église catholique dans 10 ans !

Aujourd’hui prépare demain

 

Bien des questions sont à aborder lucidement.

Le lundi 21 mai 2018, nous lisons dans Ouest France : « La France compte moins de 1200 prêtres diocésains dont la moitié âgés de plus de 75 ans. En 2024, moins de 4300 seront en activité. La pénurie est encore plus marquée en milieu rural.

Dans sa lettre pastorale publiée en cette Pentecôte du dimanche 20 mai 2018, Mgr Scherrer écrit : « Alors que le monde a changé, les formes d’exercice du ministère presbytéral doivent-elles demeurer identiques à ce qu’elles étaient hier ? Bien d’autres questions sont à aborder lucidement, sans omettre l’objectif pastoral visé : que nos communautés chrétiennes soient véritablement des lieux où l’on puisse être touché par le Seigneur Jésus, au point de faire l’expérience vivante du salut. Notre avenir dépend ni plus ni moins de notre capacité à nous laisser saisir et renouveler par le Christ : « sans moi, dit-il, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). »

La Pentecôte engendra un élan missionnaire.

A Jérusalem, au 50ième jour depuis  Pâques, les 12 apôtres réunis en prière avec Marie la mère de Jésus ont été saisis et renouvelés par le Christ ressuscité. Conformément à sa promesse, il leur envoya d’auprès du Père la force de l’Esprit Saint. Après la Résurrection de Jésus, la Pentecôte engendra une nouvelle façon de faire communauté. Les Apôtres jusque-là timides se mirent à parler, à proclamer les merveilles de Dieu, chacun selon le don particulier de l’Esprit. Et à Jérusalem, dans la stupéfaction et l’émerveillement on disait : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? » (Actes des Apôtres, 2, 8). Or, ce jour-là, il y avait pas moins de 16 ethnies présentes donc 16 dialectes différents. Et chaque ethnie entendait résonner dans sa culture l’annonce inouïe de la résurrection du Crucifié.

L’Évangile est pour chaque génération.

Aujourd’hui encore, l’Esprit Saint ne cesse de pousser l’Église à parler toutes les langues de la terre, de l’arabe au chinois, c’est-à-dire à traduire le cœur de la foi chrétienne dans l’histoire et la culture propre de chaque peuple, de chaque génération aussi et c’est là un grand défi !

Le samedi 19 mai 2018 en matinée à Landivy, 12 enfants étaient en préparation de la messe de leur Première Communion. Ils étaient réceptifs, contents. Nous étions plusieurs adultes avec eux. Je suis reparti heureux mais interrogatif. Pourquoi n’y avait-il avec moi que des retraités pour s’occuper d’eux ? Même s’il faut se réjouir qu’à Landivy, lorsqu’il y a la catéchèse des enfants, des parents s’organisent à tour de rôle pour être présents aux côtés des catéchistes. Le samedi 19 mai 2018 en après-midi à Gorron, je présidais la célébration du sacrement du mariage. Tout avait été préparé avec soins et la liturgie s’est déroulée dans la joie et la prière. Quelques choristes, l’organiste et l’animatrice des chants ont bien rempli leur mission. Je suis reparti heureux mais interrogatif. Pourquoi dans nos petites chorales paroissiales n’y a–t-il que des retraités ? Même s’il faut se réjouir de voir quelques jeunes animer la messe et jouer d’un instrument dans notre paroisse.

Les actifs sont très investis dans la vie familiale, le travail, et autres responsabilités ou engagements. Je le comprends. Les retraités sont très pris, avec leurs petits enfants, diverses activités, et loisirs, et parfois des soucis de santé. Je l’entends. Cela dit, et je prêche pour ma paroisse, aidons-nous les uns les autres à faire inter génération. Que la plupart des gens soit énormément occupée, soit ! Cependant, quand la foi au Christ Ressuscité devient sève de la vie, elle trouve sa place dans l’agenda, elle s’offre des moments spécifiques. Elle procure la joie et se fait témoignage.

Le Synode est ouvert.

« C’est cela, un synode : un exercice de « coresponsabilité » où tous les baptisés, quel que soit leur état de vie et selon les charismes qu’ils ont reçus, sont appelés à s’exprimer et à donner leur avis sur ce qui peut construire l’Église de demain, dans une société en évolution permanente. » (Mgr Scherrer, lettre pastorale, Pentecôte 2018.)

Des petites équipes vont voir le jour. Le Carnet de route n°1 leur sera un outil pratique, concret. Allez, en route !

Père Jean-Marie VERON