L’édito du mois de décembre

La Paix et la Joie de Noël !

Une jeune élève de 6ème

Une élève de 6ème se posait des questions. Elle me dit : « Je ne sais pas si je suis chrétienne, car je suis plutôt scientifique et donc je ne peux pas croire que Dieu a fait la création en 7 jours. » Pour l’éclairer, je lui ai fait repérer que le récit de la création au livre de la Genèse n’est pas de nature scientifique. Il n’est pas non plus un reportage. Ceux ont qui écrit ce récit expriment leur foi en Dieu Créateur au moyen de ce récit rédigé selon le schéma des 7 jours de la semaine (Gn 1, 1-2,4). Et j’ai ajouté qu’il y a des scientifiques de très haut-niveau qui sont chrétiens. Je lui en ai nommé quelques uns. Merci à cette jeune collégienne d’avoir susciter une discussion.

Pour aller plus loin, on peut observer aussi que la création n’est pas statique. Elle vit. Elle évolue. Elle avance. La science essaie de la déchiffrer, de comprendre sa contexture, d’interroger son devenir. Ce regard est beau, de l’homme qui se penche intelligemment sur la réalité du monde. Mais un regard de foi nous conduit à un surcroît de lumière : ce commencement vient de Quelqu’un.

Il a pris visage humain.

Dieu l’invisible, l’éternel, celui qui peut dire en toute vérité : « je suis Dieu, et non pas homme » se fait homme parmi les hommes, l’un d’entre nous. Il s’approche, il se révèle. Il vient dans notre histoire.

La langue française offre plusieurs mots pour désigner un cadeau : don, offrande, ou encore, présent. Avec Jésus, Dieu se rend « présent », à l’humanité d’une manière déconcertante, et il entre dans le « présent » du monde. Et lorsque nous professons notre foi, nous disons : « Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme. » Et en arrivant à Bethléem, Joseph et Marie n’ont pas été accueillis : au tapage de l’hôtellerie bruyante, l’Enfant-Jésus a préféré venir au monde « incognito« , dans le silence de la crèche.

Et nous aujourd’hui ?

Nous sommes devenus spécialistes en prospective ou en programmation  ; nous habitons un monde qui devient de plus en plus notre laboratoire. Et l’humain dans tout ça ? Aussi, devant les vertiges de la science du vivant, les menaces sur la paix, les injustices flagrantes, les incertitudes économiques, la pauvreté qui s’amplifie et l’inquiétude du lendemain, comment ne pas se dire que notre humanité a besoin d’être sauvée, de trouver ou de retrouver sens à ce qui la fait vivre, d’accueillir une Espérance et un chemin de confiance ?

« La vraie lumière, qui éclaire tout homme, est entrée dans le monde. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu (Jn 1, 9-11). » Le secret du bonheur n’est pas dans l’étourdissement de la consommation effrénée. Il est dans l’accueil de la Lumière qui brille dans la nuit, dans l’Amour manifesté à travers la faiblesse d’un enfant en qui Dieu nous donne tout ?

L’avènement du Salut

Célébrer Noël, ce n’est pas tant fêter un anniversaire, rappeler un événement passé, si important soit-il, que de faire vivre en nous, d’une manière toujours renouvelée, l’avènement du Salut qui nous est donné dans la personne de Jésus le Christ.

Que la Paix et la Joie de Noël illumine et transfigure les cœurs ! Pour cela, des actions concrètes sont à envisager, comme par exemple : Se laisser réconcilier avec Dieu dans le sacrement du pardon. En famille, prendre le temps d’organiser la fête de Noël, et rechercher les horaires de messe pour la nuit de Noël ou pour le lendemain. Choisir une prière ou un chant pour se réunir  autour de la crèche, invoquer la Vierge Marie, Mère de l’espérance et Reine de la paix.

Ou encore, réfléchir à simplifier sa vie à l’image « du nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et ce qui est très important, ne pas oublier ceux de nos familles ou d’autres personnes qui sont seuls ou qui sont loin. Invitons-les, visitons-les, préparons-leur un cadeau, envoyons-leur une carte, ou pensons à leur téléphoner, leur adresser un mail.

Paix et Joie de Noël à tous !

Père Jean-Marie VERON