Préparer un temps pénitentiel personnel

Dans ces conditions inhabituelles, en attente de pouvoir se confesser, chaque catholique est invité à vivre un temps pénitentiel personnel qui pourrait suivre le déroulement suivant :

  • Se mettre à part, dans un lieu où l’on disposera une croix, une bougie ou tout ce qui aide à la prière.
  • Faire le signe de croix et se mettre en présence de Dieu qui aime comme un père.
  • Lire un texte de la Parole de Dieu. (voir si dessous, la proposition de prier avec le Notre Père)
  • Prendre le temps de lui dire : « Seigneur, j’ai fait ceci, cela, cela … Pardonne-moi ».
  • Puis lui demander pardon « de tout mon cœur, avec l’Acte de contrition » : « Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence ».
  • Enfin lui promettre, à haute voix si cela est possible : « Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant ».
  • Terminer par un Notre Père pour lui rendre grâce et lui confier en particulier tous ceux et celles qui souffrent le plus dans leur corps, leur cœur ou leur âme.

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Matthieu 6, 9-13  –  Le Notre Père

Evangile selon saint Matthieu, chapitre 6, versets 9 à 13.

Pour vous aider à préparer une démarche de demande de pardon en l’absence de prêtre mais en attente d’être en mesure de faire la démarche de recevoir le sacrement, le service diocésain de liturgie vous propose une méditation à partir de la prière du Notre Père.

« Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. »

La prière du Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation,

mais délivre-nous du Mal.

« Quand vous priez, dites NOTRE PÈRE » (1)

Se convertir à l’amour du Père

Une invitation du Pape François :

Prier le Père

« Père » : comment prier sans prononcer, sans entendre ce mot ?

Qui prier ? Le Dieu tout-puissant ? Trop lointain, je ne réussis pas à l’entendre : le Christ ne l’entendait pas lui non plus. Qui prier ? Le Dieu cosmique ? De nos jours, prier le Dieu cosmique est à la mode : c’est la modalité polythéiste typique d’une culture light

Tu dois prier le Père ! Prier une parole aussi forte que celle de « père ». Tu dois prier celui qui t’a engendré, qui t’a donné la vie. Il l’a donnée à tous, assurément ; mais « tous » est trop anonyme. Il te l’a donnée à toi, il me l’a donnée à moi. Il est aussi celui qui t’accompagne dans ton cheminement : il connaît tout de ta vie, ce qui est bon et ce qui l’est moins. Si nous ne commençons pas la prière par ce mot, prononcé non pas avec les lèvres mais avec le cœur, nous ne prions pas « en chrétien ».

Nous avons un Père. Très proche, qui nous étreint. Tous les soucis, toutes les préoccupations que nous pouvons avoir, abandonnons-les au Père : lui sait de quoi nous avons besoin. Mais, ce mot, « Père », quel sens a-t-il ? Mon Père ? Non : notre Père ! Car je ne suis pas fils unique, aucun de nous ne l’est, et si je ne peux pas être frère, je pourrai difficilement devenir le fils de ce Père, puisqu’il est le Père de tous. Le mien, certes, mais aussi celui des autres, de mes frères. Et si je ne suis pas en paix avec mes frères, je ne puis lui dire « Père » à Lui.

On ne peut pas prier avec des ennemis dans le cœur, avec des frères et des ennemis dans le cœur. Cela n’est pas facile, je le sais. « Père », je ne peux pas dire « Père », je n’y arrive pas. C’est vrai, je le comprends. « Je ne peux pas dire « notre » puisque mon frère, mon ennemi m’a fait ceci ou cela. Ils doivent aller en enfer, ils ne sont pas des miens ! » C’est vrai, dire « notre Père » ce n’est pas facile. Mais le Christ nous a promis l’Esprit saint : c’est Lui qui nous apprend de l’intérieur, du cœur, comment dire « Père » et comment dire « notre ». Demandons à l’Esprit saint de nous apprendre à dire « Père » et à savoir dire « notre » en faisant la paix avec tous nos ennemis.

(…)

« Il faut du courage pour réciter le Notre Père. Il faut du courage. Je le dis : commencez à dire « papa » et à croire réellement que Dieu est le Père qui vous accompagne, vous pardonne, vous donne votre pain, est attentif à ce que vous demandez, vous revêt des fleurs des champs. Croire est un grand risque : et si ce n’était pas vrai ? Oser, oser, mais tous ensemble. C’est pourquoi prier ensemble est si beau : parce que nous nous aidons les uns les autres à oser. »

Pape François, Quand vous priez, dites NOTRE PÈRE, Bayard Editions, 2018. Librairie éditrice vaticane, 2017

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Une suggestion de relecture spirituelle en vue d’une démarche personnelle de demande de pardon

1 Notre Père qui es aux cieux

Au jour de mon baptême, j’ai été greffé sur Jésus-Christ. Uni au Christ, je suis devenu enfant de Dieu. J’ai reçu l’Esprit de Jésus pour dire en vérité : Notre Père.

Oui, avec Jésus, je peux m’adresser en toute confiance à Dieu en l’appelant : Père.

En disant « Père », j’abandonne mes craintes. Je suis sûr qu’il prend soin de moi.

Où en suis-je de ma confiance en ce Père plein d’amour qui prend soin de moi ?

2 Notre Père, que ton nom soit sanctifié

Ton amour, Père, combien de fois ne l’ai-je oublié ?

Combien de fois, me suis-je comporté comme si j’étais seul, sans l’appui de ta tendresse, de ton regard bienveillant et miséricordieux ?

Il se peut même que j’aie dit dans mon doute que tu ne pouvais pas t’intéresser à moi, voire que tu me punissais, etc.

Pardon, Père d’avoir blessé ton cœur de Père par mon indifférence ou mon manque de confiance.

3 Notre Père, que ton règne vienne

Père, souvent dans ma vie, c’est plutôt « que mon règne vienne ! » j’aspire à être reconnu au point parfois d’écraser les autres… Je crois que mes idées, mes solutions sont les meilleures alors que ton règne vient tout autrement dans la patience, l’humilité d’une Parole semée dans les cœurs, de gestes d’amour qui font du bien.

Toi qui es si patient envers moi, pardonne-moi, d’être parfois occasion de contre-témoignage, de diviser, d’agir par volonté de puissance.

4 Notre Père, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel

Notre Père, en Eglise, nous redisons souvent « que ta volonté soit faite » ; nous voulons suivre les pas de Jésus qui nous a enseigné cette prière et qui, lui-même, a dit à Gethsémani : « Père, non pas ma volonté, mais la tienne ! »

Et pourtant, nous faisons la pénible expérience de dire et de ne pas faire, pire : de poser des gestes ; de dire des paroles scandaleuses qui jettent le discrédit sur  l’Evangile.

Oui, ton Église, nous-mêmes, nous sommes régulièrement pris en flagrant délit d’hypocrisie, d’incohérence… Pardon pour nos abus de pouvoir dans nos paroles et dans nos actes.

5 Notre Père, donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour

Père, confrontés à notre faiblesse, nous en appelons à ta bonté…nous revenons vers Toi…nous attendons tout de Toi !

Nous avons besoin du pain quotidien, tout comme la multitude de nos frères, proches ou lointains.

Nous avons aussi et surtout besoin de l’Esprit Saint qui nous rend la joie d’être enfants de Dieu.

Nous avons besoin de ton Pain de Vie, ton Fils qui se fait nourriture par sa Parole et par l’offrande de son Corps et de son Sang.

Pardonne-moi, Père, de fermer mon cœur, à mon frère ou à ma sœur qui attend de moi, un geste de partage, une écoute, une visite…

Pardonne-moi, Père de négliger de demander ce pain dont j’ai besoin.

Pardonne-moi, Père, de négliger de recevoir la nourriture qui restaure et entretient ma vie d’enfant de Dieu, ta Parole et ton Corps…

6 Notre Père, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Père, tu sais tout. Tu sais combien nous sommes plus prompts à accuser, à vouloir nous venger que de pardonner à ceux qui nous offensent.

L’enseignement de Jésus nous bouscule et pourtant c’est en contemplant ton visage qu’il a osé nous inviter à aimer nos ennemis.

Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.

En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Mt 5, 44-48)

Père, sur le chemin du pardon, apprends-nous à nous libérer des rancœurs, des volontés de vengeance que nous alimentons parfois dans les recoins de notre cœur.

Et puisque pardonner dépasse nos forces, viens toi-même, avec Jésus, pardonner en nous…

Père, je te remets tout ce qui me retient dans la haine pour que tu me guérisses et me libère.

7 Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal.

Père, tu sais que nous sommes fragiles quand la tentation survient. Jésus, à Gethsémani,  a dit à ses apôtres : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » (Mc 14, 38)

Viens à notre aide, Père, assiste-nous, rends-nous vigilants au soupçon qui peut s’insinuer dans notre cœur ; aide-nous à persévérer dans la prière.

« Tiens-nous si fort, que nos lieux d’épreuve ne deviennent pas des lieux de tentation » (Marie-Noëlle Thabut)

Pardon, Père, de négliger la prière, l’écoute des autres et l’écoute de mon moi le plus profond et d’être si souvent à l’extérieur de moi-même au risque de perdre la grâce de demeurer dans ton Amour.

« Oui, je me lèverai et j’irai vers mon Père ».

Et maintenant, dans la vérité de mon cœur,

je peux demander au Père de me donner son pardon.