L’édito du mois de décembre

La lumière de Bethléem pour les temps actuels

La vie paroissiale est très impactée

Des baptêmes sont reportés, des mariages sont différés.

Les messes avec une assemblée ont à nouveau été suspendues, avant de reprendre , mais pas encore comme avant. Le nombre des quêtes a fortement diminué et leur montant a beaucoup baissé. La catéchèse des enfants : les catéchistes ont œuvré pour maintenir le lien avec les familles et fournir des indications précises aux enfants, mais le ‘distanciel’ ne remplace pas ‘le présentiel’. Et, comment comprendre que les enfants aillent à l’école et que les paroisses ne soient pas autorisées à les accueillir hors temps scolaire pour les rencontres habituelles de catéchisme et les temps-forts ?

La célébration de la messe et les visites dans le cadre de l’aumônerie dans les EHPAD ont à nouveau reçu un coup d’arrêt. L’aumônerie des collégiens (6ème et 5ème) n’a pas pu se mettre en place. Des réunions n’ont pu se tenir comme souhaité : Équipe pastorale, conseil pastoral, équipes liturgiques, chorale, équipes du Rosaire, Chrétiens en Monde Rural, Équipe de Préparation au Mariage, Équipes synodales, Secours Catholique… La célébration du sacrement de la Confirmation pour 45 jeunes des 3 paroisses du doyenné devait avoir lieu les 5 et 6 décembre à Ernée. L’agenda paroissial est presque inexistant, par manque de visibilité, pourtant il se vit des choses, heureusement.

Ces temps actuels sont très difficiles

En ces temps actuels très difficiles pour de nombreuses familles et personnes seules, en ces mois incertains aggravés par la crise sanitaire qui met en péril des entreprises, des commerces, des structures culturelles et sportives, les soignants en établissements hospitaliers, en EHPAD et à domicile ne lâchent rien. Les familles d’accueil qui reçoivent des personnes porteuses de handicap et les associations de solidarité font le maximum. Les lycées et universités, en particulier, tentent de faire face. Ici et là, des mains sont ouvertes, de l’écoute est offerte, de l’amitié est partagée. Ces temps sont d’autant plus préoccupants qu’ils sont marqués par la peur de l’autre, un certain désenchantement, un durcissement des relations humaines et des violences qui font peur, à quoi s’ajoute la menace terroriste permanente. En ces jours durs à vivre, nous sommes comme menacés par la nuit, la nuit du doute, de l’indifférence, de la dureté de cœur, de la peur, de la tristesse. Et il y a çà et là comme une certaine désespérance qui s’infiltre un peu partout.

Certes l’esprit humain est éveillé plus que jamais dans le domaine des sciences et des techniques – ce qui peut être un bien pour l’humanité – mais ce même esprit est plutôt somnolent dans sa quête profonde de lumière, de vérité, de paix. Par tout un aspect de lui-même, notre monde est un monde nocturne, et dans sa nuit, il perd de vue ses raisons de vivre. Dans la foi qui nous anime, nous croyons que le seul avenir possible est en Christ, que l’humanité tout entière a besoin de Lui.

Noël, c’est l’événement d’une naissance.

On n’a jamais fêté la naissance du père Noël ! Mais, celle de l’enfant de la Vierge Marie, oui ! Il s’appelle Jésus et porte en lui l’alliance de Dieu et des hommes, là, jusqu’au plein milieu des vicissitudes humaines. Noël, c’est l’engagement de Dieu à l’intérieur de notre humanité. Et cet engagement en appelle un autre : le nôtre. Aujourd’hui encore, Dieu vient établir sa demeure en nous, il vient se faire notre force, pour vivre de lui en ce monde, pour devenir ses mains qui prennent soin et sa bouche qui ose des paroles de réconfort, de consolation, de paix et d’espérance.

Et le Verbe de Dieu s’est fait chair. La Bonne Nouvelle qui n’est pas seulement celle d’un passé qui s’éloigne mais celle de ce que nous actualisons tout particulièrement à chaque eucharistie : Dieu qui se donne aujourd’hui encore, Dieu qui se livre entre nos mains aujourd’hui encore, Dieu qui nous entraîne avec lui vers notre destinée : la vie en Lui, avec Lui le Ressuscité. Il nous rejoint, il se fait l’un de nous, pour nous entraîner avec lui en vie éternelle.

Puisque la venue du Messie est accomplissement de ce que les prophètes dans l’Ancien Testament avaient annoncé, la promesse qui nous est faite, c’est bien que les épreuves de nos vies, les ténèbres et les nuits que nous traversons, ne sont pas le dernier mot de notre histoire, et peuvent s’éclairer d’une clarté nouvelle. Elle est souvent imperceptible comme le serait une étincelle de vie et d’amour, mais elle peut tout changer. Beau chemin d’Avent, et belle fête de Noël à vous tous !

Père  Jean-Marie VERON