Prier pour nos frères : les trois règles de l’intercession

Prier les uns pour les autres en temps d’épreuve est non seulement un acte d’amour, mais une grande responsabilité. En ce temps d’épidémie, nous sommes invités à prier d’une manière plus intense et à intercéder pour nos frères. Rappelons trois grandes règles de l’intercession à graver profondément en nos cœurs.

1 – La réalité : la prière est un acte réel

La première grande règle de l’intercession est la réalité. La prière est un acte qui, bien qu’invisible en ce qu’il a d’essentiel, est éminemment réel. Elle nous met en contact avec la source de toute réalité, Dieu, et nous fait obtenir pour nos frères des choses réelles et extrêmement précieuses : la grâce et les dons de l’Esprit Saint. Chaque fois que nous nous tournons vers le Père, avec son Fils bien-aimé, afin de la prier pour nos frères, toujours Il envoie son Esprit saint dans leur cœur. L’Écriture ne cesse de nous le rappeler. Nous sommes sûrs d’être exaucés lorsque nous demandons le trésor de l’Esprit saint pour nos frères. Quand bien même ils fermeraient leur cœur à la grâce qui les sollicite par notre prière, l’Esprit saint n’en viendra pas moins frapper à leur porte toutes les fois que nous le demanderons avec foi.

2 – La responsabilité : notre pouvoir de donner l’Esprit saint.

Si le Bon Dieu a voulu nous donner un tel pouvoir, une telle capacité à faire le bien par notre prière en nous faisant mériter avec et en Jésus, mort et ressuscité, le don de l’Esprit saint pour nos frères, quelle ne doit pas être notre responsabilité ! Le Père, pour parler de manière imagée, s’empêche de répandre à profusion sa grâce dans le monde si nous ne le Lui demandons pas par son Fils bien-aimé Jésus avec la confiance et l’audace que nous inspire l’Esprit. Il ne veut pas appliquer les mérites de la Rédemption, acquis par Jésus par sa mort et sa résurrection qui est représentée à chaque messe, si nous ne le Lui demandons pas avec foi. Si Jésus est le vainqueur du monde, Il attendra, cependant, que nous nous associons à Lui, pour manifester son triomphe dans les cœurs.

3 – La proportion : plus nous prions, plus la grâce se répand.

Enfin, le Père veut tellement nous associer à son œuvre d’amour, qu’Il a voulu aussi faire dépendre le don démesuré de sa grâce de l’intensité de notre foi et de notre amour. Plus nous croirons et aimerons, plus nous intercéderons, plus la grâce se répandra à profusion. Pour augmenter notre amour et notre foi, il suffit simplement de renouveler nos actes d’amour et de foi en laissant l’Esprit saint les opérer dans notre âme. Nous pouvons aussi nous associer à la prière de la Vierge Marie, de saint Joseph, des saints et des anges, et nous associer à toutes les prières de la terre. Notre prière deviendra alors vraiment ecclésiale et notre cœur se dilatera aux dimensions de celui de Jésus et de Marie.

Une incroyable puissance

C’est parce qu’il est miséricordieux que le Père veut nous associer à son œuvre de salut. C’est parce qu’il est fidèle à son dessein d’amour, qu’Il ne répand sa grâce que dans la mesure où nous le Lui demandons avec son Fils bien-aimé. C’est parce qu’il est juste, en agissant conformément aux lois de sa miséricorde, qu’Il répand sa grâce en tenant compte de notre foi et de notre amour. Le coronavirus qui paralyse le monde, nous donne l’occasion d’intercéder avec plus d’intensité pour nos frères. Il nous donne l’occasion de redécouvrir l’incroyable puissance de la prière.

Fr. Baptiste de l’Assomption o.c.d.

Religieux carme du monastère du Broussey (Gironde), rédacteur en chef de la revue Carmel.