L’édito du mois de mars

Vivre le Carême, c’est aller au désert.

Cette année, la période du Carême débute le 1er mars. C’est le moment favorable pour aller au désert. Certes, rien ne s’arrête pendant les quarante jours du Carême : ni la vie familiale, ni le travail, ni les soucis, ni les relations heureuses ou difficiles. Les soirs sont harassés, les fins de semaine trop courtes. Mais, le désert peut se vivre dans sa chambre, à la campagne, dans un lieu où l’on est bien. Il suffit de rester seul, de couper le téléphone, de s’éloigner des bruits immédiats superficiels et de vivre la prière. On peut en profiter pour faire une révision de vie. Souvenons-nous que Dieu a rencontré son peuple au désert, la Bible en témoigne. En nous installant dans le sillage des grands priants, nous pouvons suivre l’empreinte de leurs pas en découvrant le désert comme un lieu de dépouillement, qui nous remet face à nos besoins essentiels et à notre désir profond, celui de Dieu. Au désert, nous trouve la Source vive.

Le désert du Carême mène à Pâques.

Le Carême qui nous rappelle les quarante années de traversée du désert par les Hébreux, et les quarante jours passés au désert par Jésus, est essentiellement le temps de la préparation de la célébration de Pâques. Durant le Carême, les adultes qui vont devenir chrétiens (catéchumènes) se préparent à recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie. Et les déjà-chrétiens se disposent par le jeûne, la prière, le partage et la conversion, à renouveler en profondeur leur foi baptismale à Pâques. Au fil des dimanches qui précèdent les Rameaux, les grands textes évangéliques de l’initiation chrétienne seront à nouveau proclamés dans les églises : la rencontre de Jésus avec l’aveugle-né, le dialogue de Jésus avec la Samaritaine, la résurrection de Lazare. Ils ressourcent la foi.

Que faire pendant quarante jours au désert ?

Le Carême fait appel à des efforts simples et justes. Le Seigneur demande une chose primordiale : se rendre disponible. Cela commence par se mettre en attitude de regarder et d’écouter et, par là, de voir et d’entendre. Très souvent, nous nous précipitons dans des jugements hâtifs inspirés par nos sentiments immédiats, par nos opinions personnelles. Faire attention, c’est être là où l’on est ; présent, pas ailleurs, pas perpétuellement distrait, pour réellement s’accueillir et prendre soin les uns des autres. Et en marchant au désert, on s’allège de ce qui encombre et on gagne en essentiel. On redécouvre ce qui fait vivre, on cultive le trésor : l’intériorité, l’ouverture aux autres, le regard sur le monde, et la foi source du Salut.

La longue marche du Carême au désert se vit en peuple.

Un des plus beaux aspects du Carême, c’est sûrement sa dimension communautaire. Dans la foi, on est donné les uns aux autres pour chercher Dieu ensemble et aller vers lui ensemble. N’oublions pas que le sacrement du baptême nous incorpore au peuple de Dieu qu’est l’Eglise. Les grandes célébrations de la Semaine sainte, le lavement des pieds, la procession avec la vénération de la Croix, et la Veillée pascale le disent très bien. Avant cela, on pourra bénéficier de la célébration pénitentielle pour retrouver la grâce du pardon de Dieu. Il y aura aussi les rencontres de Carême en différents lieux de la paroisse, avec partage de la Parole de Dieu et actualisation. Et le chemin de Croix prié communautairement dans nos églises.

Une belle halte au désert pendant le Carême sera la soirée « bol de riz » du vendredi 17 mars à 19 h 30, salle paroissiale à Landivy. Nous vivrons ce moment de convivialité et de partage avec l’association Lis’Avenir. Née en 2007, Lisa souffre d’une maladie orpheline, dont le signe est la paraparésie spastique, entraînant un déficit moteur. Elle doit continuer de participer à un programme de rééducation en Espagne, puisque cette thérapie efficace n’est pas pratiquée en France. Nous avons choisi de l’aider. Venez nombreux !

Père Jean-Marie VERON