L’édito du mois de juin

Vivre avec vous sur la paroisse Notre Dame de Pontmain : Quel Bonheur !

 

Voilà bientôt 10 ans que je suis parmi vous…après 38 ans au Cameroun. Cela m’aurait été difficile de faire autant d’années à Pontmain qu’au Cameroun. Même au Cameroun je suis allé dans cinq lieux. Certains prêtres diocésains m’ont dit qu’eux ne duraient pas aussi longtemps dans une paroisse… En fait, à 75 ans, l’église nous demande de nous retirer des responsabilités. C’est sage, car depuis trois ans, me sentant bien fatigué, j’avais dit aux responsables du diocèse et de ma congrégation, que n’arrivant pas à récupérer, je pourrais être amené à leur dire qu’à la fin… du mois, j’arrêterai ! Je remercie le Seigneur de m’avoir permis d’assumer ma charge jusqu’à 75 ans ! Notre évêque devrait nommer un nouveau curé prochainement, et moi, je viens d’être nommé officiellement par mon supérieur religieux au sanctuaire Notre Dame de Lumière, dans le Vaucluse. Pendant quelques années, je l’espère, je continuerai à annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité mais sans en porter la responsabilité. J’ai trouvé –une fois de plus- dans : « Paraboles d’un curé de campagne, » de Pierre Trevet, cette petite prière sympathique.

Une chrétienne, employée de bureau, a eu un moment d’hésitation le jour où un de ses collègues, apprenant ses convictions religieuses, lui a dit : « Franchement, moi, je suis léthargique aux curés. » Il voulait probablement dire : « allergique »… Ce n’est pas le cas de celui qui a écrit cette prière d’un laïc pour son curé.

« Tout d’abord, Seigneur, nous te remercions de ce que ces hommes aient accepté de devenir nos curés. Si par hasard ils avaient préféré un métier, une épouse et un foyer, nous serions bien ennuyés. Merci, mon Dieu, de leur avoir donné le courage de se mettre à ton service et au nôtre. Grâce à eux, nous pouvons jouir de ta Présence et mourir en paix. Merci Seigneur, pour les défauts de nos curés : des gens parfaits supportent mal la faiblesse ; des gens bien portants méprisent les petites natures. Seigneur, tu as mieux calculé que nous ! Et maintenant, nous te prions pour le ministère de nos curés. Fais que, s’ils réussissent, ils ne triomphent pas et que, s’ils échouent, ils ne se découragent pas. Ton règne n’est ni dans le succès ni dans l’échec ; il est dans l’amour. Garde nos curés dans ton Amour. Nos curés doivent être des phénomènes : pédagogues avertis, spécialistes des questions du foyer, champions de science et de délicatesse au confessionnal. En visite chez les gens cultivés, il leur faut discuter correctement du dernier roman à la mode sous peine de passer pour de gros lourdauds ; avec les paysans, il faut connaître les questions agricoles et les autres. J’oubliais, Seigneur, que, dans la rue, ils doivent répondre à tous les saluts sans avoir cependant des yeux à facettes comme certains insectes et que, le dimanche, il leur faut être orateurs, chanteurs, musiciens et pas mal d’autres choses. Fais, Seigneur, que nous jugions ces spécialistes universels avec indulgence. Si notre curé réussit le quart de toutes ces spécialités, fais que nous soyons satisfaits ! Donne-moi, Seigneur, la grâce d’être charitable pour mon curé. S’il fait des réunions de femmes, que je n’aille pas répéter que le curé est gouverné par le sexe dit faible ; s’il est gros, qu’il fait la bombe ; s’il est maigre, qu’il est rongé par le remords. Donne-moi de lui témoigner délicatesse et garde ton prêtre dans la joie. Amen. »

Mon intention est de vous dire ‘Au revoir’ au cours de la messe des familles du début de l’année scolaire le 06 Septembre… Je vous le confirmerai dès que je connaitrai le prêtre qui sera nommé en cette belle paroisse de Notre Dame de Pontmain.

Père Philippe THIERRY