L’édito du mois de décembre

Noël, l’enfant et la paix

Quoi ! Dieu qui se fait enfant !

Voici un magnifique texte dont je ne connais pas l’auteur :

« Le mot est trop faible. Y-a-t-il un mot pour dire l’inouï ? Quoi ! Dieu qui se fait enfant ! Sortir du trop connu pour retrouver l’étonnement. Pourquoi ce choix de Dieu, cette décision de la faiblesse, de la petitesse, de la vulnérabilité ? Poser cette question à Dieu dans la prière. Et pour cela regarder longuement l’enfant de nos crèches : La Parole créatrice, le Verbe du Père devenu un enfant qui crie, qui a faim, qui a besoin de tendresse. Une des réponses possible : Il est devenu un enfant pour que nous cessions d’avoir peur de lui.  Noël est une subversion de Dieu qui nous dit qu’il n’est pas l’idole toute puissante que nous imaginons. Il est Vrai Dieu, celui qui veut simplement nouer amitié avec nous.  Et pour cela il prend les chemins de la rencontre qui est faite de partage et d’humilité.  Dieu a pris nos chemins. Saurons-nous prendre les siens ? »

Aujourd’hui, vous est né un Sauveur.

Nous sommes tellement ce que Dieu a de plus précieux (Tertullien, au IIe siècle) que le Fils du Père des Cieux est venu nous montrer comment développer entre nous un savoir-être et un savoir vivre à son image et sa ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 27). Sa seule notoriété, sa seule grandeur, c’est qu’il a passé sa vie à sauver l’humain, à nous sortir des ténèbres de nos comportements non humains. Les faits d’actualité en cette fin d’année 2019 ne manquent pas, hélas, pour illustrer ce que peuvent être des comportements non humains. Jésus Sauveur réalise en notre humanité blessée par le péché des œuvres de relèvement, de pardon, de guérison. Il ouvre à chaque être humain la perspective de devenir plus homme, et par là-même de devenir divinisé. Cela nous engage à une conversion. « Ne craignez pas, dit l’ange aux bergers, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur. » Celui dont nous célébrons la naissance en la fête de Noël est vraiment devenu homme. Il n’est pas un gourou retiré et vivant dans son monde, ni un théoricien désincarné. Il a vécu à la perfection ce qu’est être une personne humaine.

Avec cet enfant, nous recevons la Paix.

Jésus nouveau-né dans l’extrême simplicité de la crèche est lui-même la Paix de Dieu pour le salut des hommes. Puissions-nous la déposer dans notre cœur avec la même tendresse et attention que la Vierge Marie l’a déposé dans la mangeoire ! Cette Paix est bien plus qu’un sentiment, il s’agit de la venue de Dieu lui-même en notre condition humaine confrontée à multiples violences.

Actuellement encore dans notre monde les enfants sont victimes de ces violences. Jeanne Emmanuelle HUTIN dans son édito d’Ouest France du 22 novembre 2019 écrit : « 250 millions d’enfants vivent dans des zones de conflits ! Perdus, enlevés, déracinés, beaucoup sont la proie de criminels : trafiquants d’organes et d’êtres humains, terroristes qui les utilisent comme bombes, enfants soldats… À cela s’ajoutent les mariages forcés, l’esclavage domestique, l’exploitation dans les mines, les usines, les champs. Il faut aussi protéger les enfants des déferlements de haine et de violence sur Internet, demande le pape François. Car ils sont exposés à la propagande terroriste, à la pornographie. Beaucoup sont harcelés ou même pris dans les filets de criminels et de trafiquants. La responsabilité pénale des entreprises numériques diffusant ces messages devrait être engagée. »

Et nous, qu’en faisons-nous de la Paix ? Accueillons-la, célébrons-la à Noël, demandons-la dans la prière, cultivons-la. Alors bien entendu, la Paix ne fera pas sa demeure en nos maisons, nos villages et nos cités sans nous conduire à faire des choix notamment dans le domaine de l’éducation des enfants, à renoncer à ce qui la détruit. Noël, Dieu sous le visage d’un enfant, veut nous réapprendre à aimer en vérité ! Que Marie nous aide à  vivre tous les jours, l’amour vrai qui surgit du cœur de son Fils, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Joyeux Noël à tous !

Père Jean-Marie VERON